KIKI KOGELNIK LES CYBORGS NE SONT PAS RESPEC- TUEUSES
KIKI KOGELNIK
LES CYBORGS
NE SONT PAS
RESPECTUEUSES
Commissariat
David Lemaire
Marie Gaitzsch
En 1961, Kiki Kogelnik quitte son Autriche natale pour s’installer à New York. Ce changement de continent s’accompagne d’un changement de style. Ses oeuvres toujours plus colorées délaissent l’abstraction pour aborder la question du corps, sous différents angles : social, médical et technologique. De manière critique, elle observe que les corps façonnés par la société de consommation s’en trouvent dénaturés. Ils perdent tout relief, jusqu’à devenir des enveloppes vides et interchangeables. Les images de mode ont tout aplati, les êtres sont sagement rangés dans le grand dressing de la ville. Ce qui se passe à l’intérieur est tout aussi inquiétant : les organes peuvent être détachés comme des pièces de rechange, et remplacés pour créer des êtres hybrides, plus tout à fait humains, pas entièrement machines : des cyborgs. Les corps peuvent être soignés ou démontés, envoyés dans l’espace ou dispersés sous les bombes ; c’est l’ambivalence du progrès.
Sur la scène artistique du pop art, Kiki Kogelnik obtient une reconnaissance elle aussi ambivalent e : elle est saluée comme une égérie de l’avant-garde, sans pour autant que son travail ne rencontre un important succès commercial. Jusqu’à de récentes redécouvertes en histoire de l’art, le pop art a été considéré comme un mouvement presque exclusivement masculin. Le féminisme discret mais résolu de Kogelnik en faisait une figure marginale. Il convient aujourd’hui de saluer son travail pionnier, à la fois grave et léger.
Kiki Kogelnik est née en 1935 à Bleiburg et morte en 1997 à Vienne.
L’exposition a reçu le soutien de la Fondation Nestlé pour l’Art. Le catalogue d’exposition a été publié avec le soutien de la CCAP (Caisse cantonale d’assurance professionnelle).
Commissariat
David Lemaire
Marie Gaitzsch

Photographie: Gaspard Gigon

Photographie: Gaspard Gigon

Photographie: Gaspard Gigon

Photographie: Gaspard Gigon

Photographie: Gaspard Gigon

Photographie: Gaspard Gigon

Photographie: Gaspard Gigon